« C’est un sublime travail. Ton film mériterait de sortir en salles. Les récits de ta grand-mère sur sa vie de femme, c’est fou, c’est exactement les récits de ma grand-mère. J’ai l’impression que nous sommes vraiment une génération qui fait le travail que nos parents et nos grands-parents n’ont pas pu faire, on est vraiment des nettoyeurs transgénérationnels. Ça pose plein de questions. Quel beau personnage de femme. Quelle femme ! »
Laetitia Carton, documentariste (Le Grand Bal)
« Ce que vous dites (ou plutôt ce que votre grand-mère dit) sur la sexualité, l’intimité m’a rappelé certains passages du Deuxième sexe de Simone de Beauvoir, et j’ai l’impression étrangement d’avoir redécouvert ma grand-mère en découvrant la vôtre. Je pense que votre film peut vraiment susciter beaucoup d’intérêt, notamment parce qu’il aborde avec pudeur l’intimité d’une femme et qu’il dit des choses sur la condition féminine. »
Juliette Goursat, Docteure de l’EHESS en études cinématographiques
« Tu as réussi à nous faire parvenir l’incroyable vivacité et le talent d’écrire de cette femme, ta grand-mère, mais aussi le tragique parcours qui était le sien. J’y ai ressenti beaucoup d’amour de ta part, et bien sûr ton questionnement sur sa condition de malade et de femme, ancrée dans son époque. Tu nous fais entendre ses pensées alors qu’elle ne pouvait pas les partager avec ses proches, de son vivant. C’est le cas de tellement de personnes atteintes de troubles qui les dépassent et qui se retrouvent enfermées avec leurs maux. C’est un très beau film. Les personnes de ta famille, présentes dans le film sont très belles aussi, malgré la tristesse latente que j’ai ressentie tout le long du film. Des vies passent ainsi dans l’ombre et le malheur, et heureusement, parfois elles peuvent nous toucher comme ici, grâce au film. »
Tuyet Pham, documentariste
« J’ai rarement vu un film de famille si vaste et détaillé. Et j’ai beaucoup aimé la structure du film, qui met en relation la parole de vos proches et la votre avec les images des films de votre famille. Ce qui m’a particulièrement touché est le contraste entre ce qui s’est passé et l’apparent bonheur des ces images. Ce qui donne au film tout son mystère en face du mystère d’une âme. »
Luciano Barisone, directeur de Visions du Réel (2010-2017)
« Comme ce film parle aux femmes… Et je parle des femmes de cette époque, mais aussi celles d’aujourd’hui…Tu n’as pas idée, ou peut être si… C’est dingue, comme les images peuvent être trompeuses, car en voyant tous ces films 8 mm, on pourrait croire à un bonheur presque parfait. C’est fou comme cela « abîme » d’être élevé par une maman dépressive… C’est un MAGNIFIQUE FILM…»
Nathalie Bély, chargée de la production audiovisuelle au MUCEM
« J’ai pensé à la présence de Ross Mac Elwee Surtout. Sa voix. Son point de vue. Ses commentaires. et puis Woody Allen, Nanni Moretti, Claudio Pazienza pour la grâce de leur présence qui ressemble à la tienne. Je trouve que c’est un film qui aide à vivre. qui questionne. Qui apaise. Qui donne envie de vivre. De s’intéresser aux autres. de ne pas juger. d’aller de l’avant. il y a beaucoup de poesie. de beauté. »
Thibault de Chateauvieux, documentariste et enseignant à l’ECAL
« Je tenais à te dire l’émotion provoquée par la vision de ce magnifique documentaire, tout à la fois sensible, juste, émouvant et intelligent. Cette manière que tu as d’enchevêtrer les « archives familiales » à tes propres images. Tu racontes une histoire singulière en la rendant universelle. Images d’hier et images d’aujourd’hui. Le temps qui passe. Images joyeuses, images de vacances, regard amoureux porté par celui qui filme, son mari. Paroles de douleur, de souffrances, qui crient le manque d’amour, le désir d’être aimée. Les images et les mots qui s’entrechoquent, se contredisent et disent beaucoup. Tout cela est fait avec une grande justesse, une grande douceur, un rythme qui prend le temps de montrer le temps… qui passe. J’ai vu un grand et beau film. J’ai vu le travail d’un vrai et grand réalisateur qui met sa sensibilité, son regard, son écoute au service de son projet, avec un vrai regard, une vraie sensibilité, une véritable écoute. »
Yves Strauss, enseignant
« Il est bien ton film, même le début où c’est compliqué avec ton père. Il y a de la transparence et c’est nécessaire. J’ai beaucoup pleuré en voyant Maman, ta grand-mère. Quelle vie difficile ! Mais elle nous a quand même transmis l’amour, son Amour avec ses moyens du bord. »
François Baudéan, couvreur
« Entre le vernis heureux des photos de famille et la réalité, il y a parfois un silence lourd et encombrant, sans qu’on sache forcément pourquoi, quand des mots n’ont pas été posés, quand des paroles n’ont pas été dites. C’est ce que j’ai vu dans ton film et qui a tant résonné par rapport à mon histoire personnelle. Même lorsque rien n’y est écrit, si on y prête attention, on trouve parfois, « Au dos de nos images », des non-dits, des souffrances tues et des secrets gardés, sous couvert de bonnes intentions. C’est ce qui trame l’arrière de photos ou de films qui veulent pourtant nous montrer des jours heureux et c’est l’évocation de cet espace qui se trouve entre l’image et l’instant vécu qui m’a tant touché dans ton film. J’ai beaucoup aimé l’écriture de ta grand-mère. Quelle belle plume! En dépit de la douleur aiguë qui l’habite, je l’ai trouvée pleine de poésie et c’est vraiment très beau d’entendre ces extraits d’écriture affleurer à la surface des images. »
Guillaume Tejada, intendant
« C’est émouvant de voir un portrait de femme, de mère fatiguée, ça dit beaucoup sur cette époque je trouve, et d’une façon nouvelle. Le passage sur le désir de cette femme et son rapport au mariage est très fort en particulier. Le ton que tu emploies, en tant que narrateur, est très fin aussi : j’aime beaucoup l’humour discret qui se dégage du film, ça me fait
penser à Cavalier bien sûr, et aussi aux documentaires de Valérianne Poidevin, ou à ceux de Thibault de Chateauvieux. »Juliette Kempf, monteuse
« J’ai beaucoup aimé votre implication, votre voix, votre façon de filmer les visages, assez frontale, mais avec de belles lumières, et votre travail de caméra m’a bien impressionnée… et votre façon de mêler votre intimité, mais pas trop, c’est bien… »
Esther Hoffenberg, documentariste
« Tu as su écrire avec tout ces souvenirs, les rendre vivants, actuels, dynamiques. Tu as réussi à nous faire entrer dans l’histoire de ta famille, cheminer à travers les questionnements de chacun, créer une intrigue et lier les générations. Cette histoire est la tienne mais elle a quelque chose d’universel. Comme tu l’as dit à ton père, dans chaque famille il y a des secrets, des dépressifs, des morts. »
Lucie Desvaux, documentaliste
« Comme beaucoup de gens dans la salle je pense, j’ai été bouleversé par le film qui nous a fait approcher de si près de ta grand mère. »
Nicolas Kasprzyk, enseignant
« Les temps d’échanges après la projection de votre film à la Villette étaient beaucoup trop courts pour avoir le temps de vous dire à quel point votre film m’a/nous a remué :nous avons été quelques unes à sortir de la salle pour marcher, flâner aux alentours… Laisse retomber l’émotion, un peu, et permettre d’exprimer sans trémolos dans la voix les interrogations et sentiments suscités par votre film. Un documentaire intime tellement fort dans ce que vous montrez de votre famille (proches dépositaires de cette vérité là (dépassés, forts, bousculés, impuissants parfois, s’interrogeant, encore et toujours…)… et touchant à l’universel tant les personnes affectées par la maladie mentale proches, aidants, parents, enfants, patients eux-mêmes ont pu se reconnaître, se projeter dans vos images… à des degrés divers. J’espère que votre film sera projeté dans pléthore d’autres salles, d’autres festivals et qu’il touchera au coeur d’autres personnes. »
Christine, spectatrice à la Cité des Sciences
« Bravo pour ce travail cinématographique courageux, délicat, sensible (et qui ne tombe jamais dans le pathos). J’ai aimé la manière dont tu mets en scène quatre générations, ton fils notamment (en général je n’aime pas quand les réalisateurs filment leurs bébés et leur grossesse haha, mais là j’ai trouvé ça juste et réussi). Dans le portrait de ta grand‐mère, j’ai retrouvé beaucoup de mes grands‐mères (même si elles n’ont jamais séjourné en HP), pas mal de ma mère, et je dirai un tout petit peu de moi, forcément un peu héritière de leurs souffrances mentales. C’est ce que disait ta tante au micro, ça nous concerne tous. J’y ai vu un film très féminin (dans son approche, sa sensibilité, son empathie, je ne sais pas…), ce qui est d’autant plus beau que tu es un homme et que tu as un fils. »
Mia, spectatrice à la Cité des Sciences
« J’ai beaucoup aimé le film, qui prend souvent à la gorge à cause des témoignages des oncles et tante… Les gros plans sur les visages rendent leurs paroles, leurs pensées, leurs silence d’une intensité inouïe. Les magnifiques plans de pluie, de grêle, de nuages noirs sur la ville ajoutent à la densité du film. Et le fils qui naît et grandit est tellement mignon que ça fait une sorte d’équilibre ! L’émotion vient aussi de ce que Romain Baudéan lutte pour faire ce film vital pour lui, et ce pendant plusieurs années, et qu’il parvient à nous faire partager un peu de la tragédie vécue par sa grand-mère et des répercussions dramatiques sur ses enfants, la génération de son père. Au-delà de ce que le film narre, il est plastiquement, à l’image, mais aussi au son, très réussi… »